22/01/2009
Instantané de vie 37 - Ecorché vif.
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Ecorché vif, écorché vif, comme un aigle sans aire ou un loup solitaire. Ecorché vif, les souvenirs comme de la glu, les enfants qui arrachent les tripes, les hommes qui bêlent, les femmes qui se font cruelles, les rideaux qui se déchirent, le bâton au théâtre qui frappe les trois coups.
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Ecorché vif, la comédie humaine qui perdure, la bêtise qui s’installe, l’inquisition qui se régale, les trop maigres et les trop gras, les borgnes et les aveugles, les sourds et les muets, les dirigeants de pacotille, les enfants à toutes les sauces, les retraités à la poubelle, les chômeurs aux Assises, les sans-papiers dans les camps, les SDF à la guillotine, les étoiles qui refleurissent aux boutonnières, ma main dans ta gueule et mon pied au cul !
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Ecorché vif, écorché vif, la peau qui se ratatine, les poings qui se serrent, les cœurs qui saignent, les membres qui s’atrophient, les gorges qui s’étouffent, les cris qui meurent, les enfants morts-né, les vies en jachère, les morts en promo, les naissances à la carte, les Pierrots vêtus de noir, les Arlequins sans Arlequines, les Lagardère sans bosse, les Robin sans carquois, la liberté sans ailes, l’égalité quand ça t’arrange, la fraternité au karcher, mon crachat sur ton pif et ma gerbe sur ton costard !
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Ecorché vif, écorché vif, et ça fait mal et ça fait peur et ça fait froid. Ecorché vif, écorché vif, mon amour ma princesse, serre-moi fort, serre-moi encore, fais-moi aimer l’aurore, mon amour serre-moi encore, nourris-moi de tes baisers, serre-moi encore plus fort, colle ta peau sur la mienne, offre-moi tes sortilèges, tes mille et une nuits, Samarcande et Brocéliande, enivre-moi de tes eaux limpides, mon amour, mon amour, serre-moi, serre-moi encore…
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Fabrice. Le 21/01/2009
19:43 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : vive la vie
14/01/2009
Trente années trop nues...
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Trente années poussière
Trente années perdues
Trente années lumière
Trente années trop nues.
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Le sang qui se glace
Des plaintes fugaces
Les regrets enfouis
Faubourgs de Paris.
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Des yeux en amande
Des esses qui pendent
Les joies effacées
Revoir Quimperlé.
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Trente années misère
Trente années foutues
Trente années galère
Trente années trop nues.
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Des châteaux de sable
Des impondérables
Rivage à l’aurore
Des Côtes-du-Nord.
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Des sommeils profonds
Des goûts de moissons
Les enfants qui jouent
Le bois de Saint-Cloud.
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Trente années polaires
Trente année de glu
Trente années pépère
Trente années trop nues.
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Des hordes sauvages
Des faims de carnage
Les filles qui rient
Pigalle à minuit.
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Des roses trop blanches
Des parents qui flanchent
Les femmes cruelles
La rue Saint-Armel.
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Trente années soupière
Trente années de rue
Trente années vestiaire
Trente années trop nues.
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Des trottoirs qui brillent
Des yeux qui scintillent
La roulette russe
Le Marché aux Puces.
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Des rêves qui plombent
Des parfums de tombes
Les maisons qui pleurent
C’est par où Ploemeur ?
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Fabrice. Le 08/01/2009
19:37 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie