17/06/2009
Instantané de vie 41 - PLOMB
Du plomb… qui coule… en fusion… Dans la tête et les membres. Et on devient pesant et lourd. Lourd du poids des années, du poids des erreurs, du poids du manque à vivre. Les bourses molles, la bourse vide, la misère cotée en Bourse. RSA, COTOREP et API, UMP et PMU, la vie est une abréviation. Ne plus vouloir être là, partir, partir maintenant. Faire flamber cette foutue caverne, ce tombeau puant, lacérer les souvenirs et les jeter aux ordures.
Du plomb… qui coule… en fusion… Dans les rues, sur les murs, sur les visages blêmes, sur les mains vides, sur les poings qui se serrent, dans les gorges aphones, dans les bouges sordides, sur le clinquant, sur la frime, sur le paraître… Ne pas pouvoir dire, ne pas pouvoir faire, ne pas pouvoir pouvoir. Juste savoir, savoir que c’est impossible et qu’il faut rester là, le cul collé sur la chaise, la colère au fond des yeux. Ne jamais vouloir, c’est pas permis. Pas le droit, c’est interdit, garde tes rêves et mets ton kleenex par-dessus.
Du plomb… qui coule… en fusion… Et je suis plombé. Napoléon met des chaussures à semelles compensées et moi je courbe le dos. Pas vouloir, pas pouvoir. Rester là à attendre que l’aigle impérial jette quelques miettes. Regarder les moineaux rapaces s’étriper entre eux. Pas vouloir. Elle est là-bas, moi ici. Pas pouvoir. Pandémie d’un monde fou. Pandémie de la connerie. Ceux d’en haut, ceux d’en bas. Toi tu visites le monde… Toi qui baigne dans les hautes sphères… Tu voyages où bon te semble, tu accumules les kilomètres et crache ton kérosène, sans savoir, avec le pouvoir… Ma vie à moi est proche, même pas à cent bornes, prisonnière des blouses blanches. Et je reste là, c’est pas donné ton pétrole. Et je reste là. Savoir… Pas pouvoir…
Du plomb… qui coule… en fusion… Je te l’offre en cadeau, je t’offre mon plomb… Ce n’est ni or ni argent, tu n’as pas l’habitude. Rien que du plomb, pas dans le cœur, tu n’en as pas. Entre les deux yeux je préfère, pour t’empêcher de souffrir. Oui, je te donne mon plomb. Fais-en bon usage. Moi j’ai l’amour, ce que toi tu n’auras jamais, tu ignores même jusqu’à l’essence de ce mot… Amour… Ce n’est ni or ni argent. Ni pouvoir ni conquête. Juste la vie…
Fabrice. Le 16/06/2009
18:26 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vive la vie
Commentaires
"Juste la vie"...
tu ne changeras pas, Fabrice, tu m'en as foutu un coup !
Bises à vous deux
Écrit par : rony | 17/06/2009
Des bises Fabrice, pas de mots, ou les mêmes que Rony...
Écrit par : noelle | 17/06/2009
Au moins, j'en ai pour un plein de sensations et de révolte bien placée quand je daigne cliquer sur ilfaitdouxcestemps-ci. Amitiés, Fabrice.
Écrit par : xavier | 20/06/2009
Mais où est donc passé notre Fabrice ... ??!
Écrit par : Féline | 31/08/2009
Féline : Pas de panique, Féline... Des difficultés de connexion... Mais je reviens bientôt, promis juré...
Des bises à tous...
Écrit par : Fabrice | 04/09/2009
Tu as promis juré...
Bises
Écrit par : noelle | 05/09/2009
Il n'était pas question que tu écrives quelque chose ???
Écrit par : martine | 30/09/2009
Martine et Noëlle : Je sais, c'est pas grand-chose comme écrit... Mais c'est un début... :-)
Écrit par : Fabrice | 30/09/2009
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