12/02/2008
Le Naufragé...
Ne trouvez-vous pas que la vie est belle ?
Non bien sûr, vous ne pouvez pas savoir...
Et je ne le savais pas non plus
Comment faire quand on est perdu ?
.
Les solstices maquillés
Les éléphants décimés
Les rivières asséchées
Les arbres décapités.
.
Ne trouvez-vous pas que la vie est belle ?
Non bien sûr, vous ne pouvez pas savoir...
La fièvre des océans fougueux
La dérobade de ses cheveux.
.
L'Excalibur des naissances
Honni soit qui mal y pense
Le murmure de ses transes
La magie de ses essences.
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Ne trouvez-vous pas que la vie est belle ?
Non bien sûr, vous ne pouvez pas savoir...
Vous êtes sur l'île naufragé
La bouche close et les yeux fermés.
.
Vous laissez passer au large
Femmes enfants et bagages
Vous ne pensez qu'au carnage
Les amours au banc de nage.
.
Ne trouvez-vous pas que la vie est belle ?
Non bien sûr, vous ne pouvez pas savoir...
Vous ne voyez que votre braguette
Vous ne vivez que pour vos conquêtes.
.
Je ne suis plus naufragé
Je vogue en ses champs de blé
Je baigne dans ses étés
Je vole sous ses baisers.
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Ne m'en voulez surtout pas
J'ai la maison de ses bras
La vie est belle et sa voix
Ignore l'Alleluïa.
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Fabrice. Le 05/02/2008
11:25 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (10)
07/02/2008
ELLE...
09:51 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (4)
06/02/2008
Instantané de vie 30 - Le loup solitaire (2)
Elle était là. Avec ses yeux, sa voix, ses cheveux, ses vertiges, Elle est venue dans sa tanière. Et le loup solitaire a mangé dans sa main.
Vous voulez savoir, mais je ne dirai rien. Elle était là, je vous dis. Je ne vous dirai rien. Je me La garde à moi et je me garde pour Elle.
Christophe Colomb, Vasco de Gama, la fente des flots, la découvrance de terres inconnues, le baiser de vents oubliés, le printemps au milieu de l'hiver.
Je ne vous dirai rien.
Géronimo, Sitting Bull, les vagues de la prairie, la course folle des lucioles, les chants sacrés qui lèchent la montagne, l'aigle qui embrasse la plaine, la flèche qui frémit dans le carquois, l'enfant qui joue dans le tipi, le mustang qui tire sur sa longe, l'ours qui se gave de miel.
Je ne vous dirai rien.
Le Roi Arthur, Lancelot du Lac et Guenièvre, les forêts enchantées, les collines qui débordent des vallons, le tinton des clochers, les clairières qui s'évanouissent à l'aurore, les terres vierges qui espèrent les semailles, les chevaux qui piaffent à l'entrée de la lice, les légendes gommées qui se baignent de tendresse, la chaleur de l'âtre au fond des chaumières amoureuses.
Je ne vous dirai rien. Elle était juste là, sans artifices et sans faux-semblants. Et je tenais sa vie entre mes bras...
Fabrice. Le 05/02/2008
17:30 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (2)
Instantané de vie 29 - Chante, petit peuple..
Il est bientôt 9 h. Dans une heure et demie Elle sera là.
J'ai mal au ventre comme s'il avait servi de punching-ball.
Tout mon corps est en attente d'Elle...
Je bois mon thé aussi sereinement que possible. Je regarde un bout de film, encore. Je n'arrive pas à suivre. Je n'entends pas les dialogues. Je ne pense qu'à Elle.
J'ai pris mon bain. Et puis je vais me raser. Me laver les dents. J'ai choisi la chemise que j'allais mettre. Comme un chevalier antique, je me prépare pour la nuit de noces... Les épousailles du printemps...
Le petit peuple chante dans les taillis brumeux. Les elfes ont replié leurs ailes, ils patientent, camouflés dans les frondaisons incertaines de Brocéliande. Les ancêtres de pierre, pour la première fois depuis 10000 ans, entonnent leur mélopée de Granit.
Les korrigans guettent, derrière les souches centenaires, l'arrivée de l'Elue.
Et les fées rêvent des éternités de tendresse.
Je ne veux pas oublier. Je n'oublierai jamais. J'en fais serment à la Table Ronde, devant la Harpe, le Livre et l'Epée.
Je vais m'abreuver de ses méandres.
Nous sommes le 4 février 2008.
Fabrice.
17:00 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (2)
03/02/2008
Instantané de vie 28 - Le loup solitaire...
Bonjour papa, bonjour maman...
C'est la première fois que je vous écris une lettre. Une lettre que vous ne lirez jamais. D'ailleurs vous n'y comprendriez rien. Et vous ne le tenteriez même pas.
J'étais avec Elle au téléphone ce matin. Quand nous avons raccroché, j'ai eu l'impression qu'on m'arrachait le coeur. Je la connais depuis si peu de temps. Je ne l'ai vu qu'une seule fois. Elle me manque. C'est la première qui me comprenne. Elle me devine à chaque inflexion de voix. Elle a confiance en moi. CONFIANCE. Ce mot qui n'a jamais fait partie de votre dictionnaire.
Deux fois déjà, cette semaine, mes yeux sont soudain devenus humides. En écoutant une chanson, en regardant les frissons timides de l'air dans les branches des arbres. J'ai la sensation d'embrasser le monde quand Elle est là. C'est Elle. Je sais que c'est Elle. J'ai envie de connaître chaque millimètre de sa peau. J'ai envie de vivre à jamais au pays de son corps.
J'ai pris mon petit déjeuner ce matin, comme d'habitude, avec cette boule au creux de l'estomac. Sa voix chantait encore dans mon oreille, réveillait mes fièvres endormies. En même temps je regardais un petit bout de film. Un film qui date des années 30. Avec le Front Populaire en filigrane...
"César" de Pagnol. La fin de la trilogie de "Marius". Marius y découvre Césario, son fils de 20 ans. Ils se parlent pour la première fois. Ils se disent des mots d'amour... Je connais le film par coeur.
Et j'ai éclaté en sanglots. Impossible de me retenir. Je pleure encore en écrivant. Et je vous jure que c'est pour de vrai.
Les violoncelles déchirent le silence de mes nuits
Les violoncelles griffent mes lambeaux de souffrance
Les violoncelles mordent la chair de mon enfance
Les violoncelles percent mon coeur d'une nouvelle vie.
Papa, maman, je sais maintenant. Je manque de famille depuis que je suis né. Vous n'êtes que mes géniteurs.
Depuis un demi-siècle je me La cherche, Elle, sans le savoir, et puis Elle arrive, Elle débarque, Elle met les pieds dans le plat tout ébréché que je suis. Elle me dit des mots que je n'ai lu que dans les livres. J'ai envie besoin d'Elle.
Que m'arrive-t-il ce matin ? Elle met mes entrailles à nu. Elle fait le ménage de mes maux. Je l'aime à en hurler à la Lune, comme un vieux loup solitaire qui vient de retrouver sa meute. Je l'aime et ne lui ai pas encore dit. Je me retiens depuis plusieurs jours. Les mots me brûlent les lèvres. Je ne veux pas lui dire au téléphone. Demain, je lui dirai demain, en La regardant dans les yeux.
Il y en a qui se servent des "je t'aime" comme on se sert des "passe-moi le sel". Pas moi. Je ne dis pas "je t'aime" n'importe quand, ni à n'importe qui. Mais j'ai hâte à demain, ma gorge a mal de se retenir. Elle, mon Elle, je t'aime. Grâce à toi, je sais enfin où je vais, celà ne m'était jamais arrivé. Je t'appartiens.
Voilà papa, voilà maman, votre fils vient de naître. Il va commencer à vivre. Il va apprendre à marcher, à se tenir debout. Il sait enfin ce que veut dire "être deux". Je vous adresse cette lettre à titre posthume. J'ai brisé le cercle de l'errance et de l'humiliation. Et je vous plains, sincèrement...
Si le sel de la terre
Ne sert qu'à alimenter nos guerres
Quand est-il de l'Amour
Qui ne nous sert
Qu'à user de calembours ?
Fabrice. Le 03/01/2008
16:15 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (5)
30/01/2008
Instantané de vie 27 - La Belle et la Bête
Je suis une épave
Sur une plage oubliée
Je suis une épave
Les mâts et les haubans brisés.
Ex m'a lacéré d'insultes. Ex a voulu me faire taire. Ex s'est servie de moi. Ex a souhaité que je disparaisse. Ex m'a assigné à résidence. Ex m'a interdit d'aimer encore.
Et voilà Elle...
Qu'est-ce qui se passe mon Dieu ? Ma Doué ! Je découvre des sensations inconnues. Le coeur qui implose et les mains qui cherchent. La fièvre des semailles et l'ivresse des vendanges.
Jamais personne ne m'a parlé comme Elle.
Je me trompe de télécommande. Je fais cuire des nouilles à minuit. Je fais une lettre de motivation aussi facilement qu'un sandwich. Je plaisante aux entretiens d'embauche. Je ris à la moindre mouche qui pète.
Jamais personne ne m'a parlé comme Elle.
J'étais une épave, sur une plage oubliée. Loin des routes maritimes, avec le souffle du vent dans mes voiles en lambeaux. Avec parfois quelques mouettes voraces venant griffer mes bastingages.
Jamais personne ne m'a parlé comme Elle.
J'étais une épave sur une plage oubliée. Mais le soleil se lève à l'Orient. C'est enfin l'aube. Et les voiles claquent à nouveau. Et les gabiers tempêtent. Et le mât de misaine embrase le ciel.
Et je pleure sous la caresse de ses mots à Elle.
"Bon, bah, voilà quoi..."
(C'est ce qu'elle dit souvent. De sa douce voix qui se glisse en moi, comme une source pure qui cherche une terre fertile.)
Fabrice. Le 29/01/2008
14:25 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (4)
28/01/2008
J'ai visité les étoiles...
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J'ai vu les premiers pas du monde
Les loups qui tournent à la ronde
Les feux qui brûlent dans la nuit
Les grandes chasses au wapiti.
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J'ai vu les folles invasions
Les rapines et les soumissions
Et les champs vierges de semence
Et la fièvre issue de l'enfance.
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J'ai vu bâtir les cathédrales
Et j'ai pris part au carnaval
Mendiant à la Cour des Miracles
Le coeur privé de tabernacle.
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J'ai bu avec les sans-culottes
Et j'ai craché sur la calotte
Guillotiné Place de Grèves
Tête qui roule vidée de sève.
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Et j'ai visité les étoiles
Et partout j'ai cherché le Graal
Je t'attends depuis si longtemps
Je t'attends depuis si longtemps.
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Fabrice. Le 26/01/2008
17:15 Publié dans Mes poèmes pour Elle | Lien permanent | Commentaires (8)
27/01/2008
C'est Elle...
18:35 Publié dans Mes poèmes pour Elle | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : VIVE LA VIE
26/01/2008
SAINT-GOUSTAN
C'était le printemps aujourd'hui à Saint-Goustan. Après quelques mails, 2 coups de téléphone, Elle m'a dit il faut se voir. Frayeur !!
Aïe aïe aïe, et j'allais faire quoi moi ? Avec ma bouche sèche, mes membres atrophiés, mon RMI, mes appels au secours ?
Rendez-vous 14h.30. Saint-Goustan. Je suis parti tôt le matin, je suis allé voir mon ami Thierry, il fallait que je lui parle avant. Il m'a fait goûter un petit vin blanc sucré... Un vrai nectar...
Et puis je suis parti vers Vannes, pour voir l'homme de ma fille cadette, voir s'il allait bien. J'ai mangé mon sandwich chez lui. Il était content pour moi.
Et puis je suis parti.
Et je suis allé acheter une rose chez le fleuriste. Une rose rouge.
Direction Saint-Goustan. Je suis arrivé en avance. Je n'aime pas être en retard.
Et Elle est arrivée. Je l'ai vue de dos d'abord. Avec ses cheveux noirs dans le cou. Et j'avais peur.
Nous avons beaucoup marché. Saint-Goustan en long et en large. On s'est assis sur un banc. L'eau de la rivière se mélangeait à la mer. Il faisait bon. Les mouettes rasaient nos têtes. On a beaucoup parlé. Et quand il faisait silence, nous nous regardions.
Et puis il a fallu qu'Elle s'en aille. Il se faisait tard. Sa fille allait rentrer de l'école.
Alors je lui ai dit de venir jusqu'à ma voiture. Et j'ai ouvert le coffre. Et j'ai sorti la rose pour la lui offrir. Elle a voulu me faire la bise pour me remercier, mais elle a mal visé. Elle a raté la joue. Elle s'est retrouvé dans mes bras. C’était doux et c’était tendre. Et j'étais comme une poule qui a trouvé un couteau.
Je ne connais pas l'avenir. Rien n'est simple. Rien n'est jamais acquis. Mais Elle est là. Je pense à Elle. Elle pense à moi. Et je suis prêt à tout recommencer. Je suis heureux, je souffre et j'exulte, la vie est là et je veux me la prendre.
Je vous jure... Je suis amoureux.
Fabrice. Le 22/01/2008
14:05 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (12)